Les violences dont notre pays a été le théâtre tout au long des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), et l’interprétation qui en a été donnée par nos médias, en disent long sur l’ampleur de la déconnexion existant entre deux pans de la population. Les premiers s’obstinent, avec une sorte d’aveuglement volontaire empreint de désespoir – comme le mari feignant de ne pas voir que sa femme ne l’aime plus –, à ne pas voir ce qu’ils voient. Les seconds commencent à fatiguer devant l’injonction qui leur est faite, par les premiers, de ne pas voir, de ne pas dire, de ne pas observer. Et surtout, de rester indifférent à la réalité.
Deux réalités parallèles
Car les évènements ayant émaillé les éliminatoires de la CAN ne sont pas normaux. Il n’est pas normal qu’il y ait eu, en France, près de trois cents interpellations et des affrontements entre des « jeunes » et des forces de l’ordre après une victoire sportive, aussi attendue celle-ci soit-elle par un pays – l’Algérie – qui a vu dans son triomphe sportif la consolation aux maux politiques qu’il tente, depuis plusieurs mois, de traiter. Il n’est pas normal, pas plus que ne l’étaient les centaines d’interpellations qui avaient suivi la finale de la Coupe du monde de football en 2018, que des évènements sportifs soient le prétexte à des agressions ou à des attaques plus ou moins organisées contre les policiers et les pompiers venus intervenir pour limiter les dégâts. Ou alors, qu’on le dise clairement : l’émeute, en France, est devenue un moyen de célébration comme un autre, qui devrait bénéficier de dérogations particulières. En ce cas, je propose qu’on l’inscrive dans la Constitution, pour éviter de futurs – et fâcheux – malentendus.

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Deux réalités parallèles
Car les évènements ayant émaillé les éliminatoires de la CAN ne sont pas normaux. Il n’est pas normal qu’il y ait eu, en France, près de trois cents interpellations et des affrontements entre des « jeunes » et des forces de l’ordre après une victoire sportive, aussi attendue celle-ci soit-elle par un pays – l’Algérie – qui a vu dans son triomphe sportif la consolation aux maux politiques qu’il tente, depuis plusieurs mois, de traiter. Il n’est pas normal, pas plus que ne l’étaient les centaines d’interpellations qui avaient suivi la finale de la Coupe du monde de football en 2018, que des évènements sportifs soient le prétexte à des agressions ou à des attaques plus ou moins organisées contre les policiers et les pompiers venus intervenir pour limiter les dégâts. Ou alors, qu’on le dise clairement : l’émeute, en France, est devenue un moyen de célébration comme un autre, qui devrait bénéficier de dérogations particulières. En ce cas, je propose qu’on l’inscrive dans la Constitution, pour éviter de futurs – et fâcheux – malentendus.

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